Badeea NButrus Samma 
Je cherche, ​donc j'existe!
Je ris, donc je vis!
​Je crois, donc je comprend

Théologie de la Personne
Vladimir Lossky ''théologien orthodoxe'' 

Jamais sans doute, la question de la personne n'aura été si actuelle qu'aujourd'hui. Après les développements qu'ont connus la psychanalyse et la psychologie, la quête du sens dans les œuvres littéraires du 20e & 21e siècles, mais aussi à travers les horreurs des guerres, la question de la personne devient inévitable théologiquement. Donc, comment la Révélation chrétienne rend-elle compte de la vérité de la personne humaine? Comment s'articule précisément la réalité personnelle entre l'homme et son Créateur? Comment interpréter le rapport entre la personnalité de Dieu et celle de l'homme? Vladimir Lossky nous présente une façon de faire de la théologie de manière existentielle et vivante. La plénitude de la personne humaine se résume dans le sens de l’unité, l’unité avec Dieu qui est uni en Lui-même et qui est l’unité par excellence à travers la Sainte trinité.
En premier lieu et en s’appuyant sur la tradition de l’Église orthodoxe et sur la théologie des pères orientaux comme Saint Grégoire de Nysse, Lossky affronte le problème lié au sujet de ce qui doit être uni sans aucune distinction et séparation. Comment le multiple peut-il être un? Comment les différences peuvent-elles s’orienter vers ce qui est commun et unique? Comme point de départ, Lossky se penche sur le sujet interrelationnel entre la théologie et la mystique selon la tradition de
 de l’Église d’Orient.
De toute évidence, quand on parle de théologie, on parle aussi de théologiens, de personnes humaines qui ont fait cette théologie. De ce point, Lossky se penche sur le sujet de l’Église en se centrant sur le sens de l’unité dans l’Église Orientale, l’unité de multiples traditions dans l’Église d’Orient.
À travers la vie monastique orientale, Vladimir Lossky nous donne un autre exemple sur l’accomplissement résultant de l’unité entre les aspects différents. C’est le monachisme oriental qui est vue faussement comme aspect uniquement contemplatif. Lossky insiste pour dire que le contemplatif ne se sépare pas de l’actif. Les deux aspects ne sont qu’un dans la vie des moines orientaux. Selon les orientaux, le contemplatif et l’actif se complètent mutuellement.
La théologie mystique orientale se caractérise par l’union de la pensée à travers le temps et l’espace. Lossky suit les Pères de l'Églie orientaux, pour souligner que le monothéisme procède de la monarchie du Père et non, comme chez les Pères latins de l'unité de l'essence : la seconde étant une conséquence de la première. Dans la Sainte Trinité, le Père est donc source à la fois de l'unité et de la diversité. Chaque personne assume librement et en plénitude la totalité de la nature commune. Chacune des personnes trinitaires est caractérisée par son mode d'existence (Paternité, Filiation et Procession). La personne est fondamentalement en relation et n'existe qu'en relation. Par ailleurs, la distinction des personnes ne signifie pas une opposition, mais une communion plénière dans l'amour. Cependant, le Saint Esprit n’est jamais considéré par la pensée orientale comme un lien d’amour entre les personnes trinitaires; Il révèle plutôt Dieu comme un don, comme une énergie débordante sur les personnes humaines.
L'objectif de la théologie mystique orientale se diffère de celui de la théologie naissante en Occident. Alors que nous cherchons à parler de Dieu ou de réfléchire sur son existence, la théologie mystique, elle, est une spiritualité qui mène à l'union avec Dieu.


Théologies Philosophique & Pluraliste
David Tracy ''théologien catholique'' 

En 1965, il commence sa recherche doctorale selon la méthode théologique de Bernard Lonergan, un jésuite canadien et un de penseurs de la théologie philosophique. Tracy devient l’élève et le disciple de Bernard Lonergan.
Qu’est-ce qu’on comprend par Théologie philosophique?
La théologie philosophique n’est pas très connue en Europe occidentale. Certains ont assimilé la théologie philosophique à une théologie fondamentale. Sauf il faut savoir que la théologie fondamentale doit varier selon les circonstances culturelles et que la théologie philosophique est le résultat de ces mutations.
Tracy développe une théologie affrontée à la pluralité sociale, culturelle et religieuse des États Unies. Donc, il développe une théologie philosophique qui expose la vérité chrétienne à tout homme de notre culture.
La semence de sa propre pensée apparaît dans son livre Blessed Rage for Order (1975). Il emploie la réflexion critique théologale au pluralisme de la fin de XXe siècle. Tracy se tourne vers la tâche de décrire un nouveau modèle et méthode pour la théologie fondamentale par la recherche sur la limite de langue «limit-language» .
Tracy examine la signification et la véracité de la langue et des symboles chrétiens en commençant par la langue religieuse de Nouveau Testament. Ses analyses linguistiques initiales montrent l'illogique ou la vacuité de la langue religieuse; mais poussant plus loin, il prouve qu'elle possède un caractère poétique/symbolique joignait par engagement et universalité totales. La langue religieuse suit la logique de la métaphore.
*En fonction de la complexité et des ambiguïtés des publics auxquels la théologie s’adresse, Tracy distingue trois types de théologie qui se correspondent «unité de la théologie»:
1. théologie fondamentale qui est concerné par le vrai dans le sens métaphysique. La philosophie de la religion constitue le contenu de cette théologie. Cette théologie privilège l’accent herméneutique plutôt que structurel. Dans cette théologie, on pose les questions religieuses de l’existence. Cette théologie est très proche de théologie systématique. Elle implique un moment phénoménologique et transcendantal. Cette théologie corresponde à l’académie.
2. théologie systématique qui est concerné par le beau en tant que vrai dans le sens de la poésie et de la rhétorique. Dans cette théologie, on traite de la tradition religieuse dans ses expressions classiques. Cette théologie correspond à l’Église.
3. la théologie pratique qui est concerné par le bien en tant que vérité transformant dans le sens de l’éthique et du politique. Dans cette théologie, on élabore les modèles de transformation humaine. Cette théologie correspond à la société.
*Tracy présente 4 modèles des approches théologiques au contexte culturel actuel :
1. Théologie orthodoxe qui fonde son approche sur l’expérience des croyants telle qu’ils la formulent sans tenir compte de l’évolution de la société
1- Théologie libérale qui dégage la foi de la sécularisation moderne
2- La théologie néo orthodoxe qui reconnaît dans le Dieu de Jésus celui qui donne à la foi chrétienne une radicale contemporanéité.
3- La théologie radicale qui articule la reconnaissance du séculier au théisme négatif de la mort de Dieu.
*Tracy n’inscrit pas dans ces approches théologiques, mais il s’inscrit dans 5e modèle qui l’appelle Révision de la théologie. Cette approche se fonde sur la mise en corrélation critique des investigations relatives aux 2 sources de la théologie : textes chrétiens fondateurs «la tradition chrétienne» d’un part et d’un autre part l’expérience humaine commune et son langage. La méthode d’investigation de 1e source se décrit comme l’histoire et l’herméneutique. La méthode d’investigation de 2e source se décrit comme une phénoménologie de la dimension religieuse du quotidien, de la recherche scientifique et du langage.



Youth Theology & Alternative Theology
Stanley Hauerwas, Craig Dykstra  
''théologiens oecuminiques''

Hauerwas veut proposer, dans ses pensées théologiques, aux jeunes chrétiens, la voie « alternative » dans toute leur vie croyante, sociale, morale, etc. Cette voie alternative mène les jeunes à vivre leur vie et leur foi autrement, et à voir leur monde différemment. Par ses pensées théologiques alternatives, Hauerwas cherche à changer la vision que les jeunes portent sur leur monde, leur Église et leur soi. Sa proposition de la voie alternative aux jeunes, prend sa source dans la communauté croyante « l’Église », celle-ci, à son tour, se ressource en Dieu et dans sa Parole afin de constituer son Royaume. Donc, la tendance alternative de Hauerwas demeure dans l’aspect collectif, la communauté croyante, l’image du Royaume. Ainsi, la communauté est le fondement de son approche théologique sur les jeunes chrétiens.
Suivant l’idée de Hauerwas le Christ est l’homme qui nous offre un mode de vie particulier et alternatif. Les chrétiens ne cherchent aucune fantaisie pour sortir de la vie. Ils ont un sauveur qui était semblable aux hommes et est entièrement Dieu. Jésus est l'incarnation qui offre une façon alternative de vivre notre vie. Tout en s’appuyant sur la personne de Jésus comme modèle et sur son histoire comme repère, Hauerwas propose une voie alternative pour transformer la vision des jeunes. Selon Hauerwas, cette voie alternative possède une dimension collective ouvrant l’individu et son soi à l’autre.
Pour Hauerwas, le chrétien comme personne ne doit pas se laisser former par l’interaction des forces de son environnement social. Par contre, il doit se référer à sa communauté d’appartenance (l’Église) pour former son soi et son action.
Selon Hauerwas, apprendre à vivre à la façon de Jésus vient d’une communauté de caractère formée par la Parole de Dieu et les sacrements.
L’Église doit savoir que sa première tâche dans la société, c’est d’être elle-même : une communauté qui reconnaît la nécessité d’une autorité, celle-ci se trouvant, pour les chrétiens, d’abord en Dieu et non dans la société ou l’individu. Enfin, pour Hauerwas l’échec de l’Église dans son éthique sociale ne vient pas de sa volonté de supporter le statu quo, mais de ce qu’elle n’est pas capable de proposer une forme d’éthique alternative aux formes politiques courantes.
*Comme théologien pratique, Dykstra applique sa théorie éthique de la vision dans l’éducation morale des jeunes et dans la pratique chrétienne. Mais, tout en intégrant les pensées hauerwasiennes dans son application, Dykstra s’en distingue en élaborant un modèle de communauté alternative non séparé du monde. Par son application, Dykstra déplace le centre de la vie morale : de l’agir et de l’application des règles à la personne et à son soi.

Théologie Esthétique de l’Amour
Hans Urs Von Balthasar ''théologien catholique'' 

Balthasar se préoccupe de parler de l’amour de Dieu qui se manifeste à travers sa gloire. Le théologien porte une intention explicite qui vise le rapport objectif et exclusif entre ce qu’est l’amour et la possibilité de croire. Il affronte le problème de l’authenticité du christianisme afin d’être digne de foi…Les critères de cette authenticité ne se trouvent pas dans les limites de la pensable «philosophie», ni de ce qu’on peut vivre. Ces critères trouvent bien leur indication, leur base, leur départ d’une part dans la relation d’amour, et d’autre part dans l’expérience esthétique. Selon Balthasar, «l’amour divin s’attestant dans les paroles, la vie et la mort du Christ qui rend le christianisme digne de foi». Son point de départ est marqué par l’analyse historique du christianisme en rapport au centre de croyance. «L’époque des Pères, le Moyen âge et la Renaissance avaient fixé le terme de référence dans le cosmos et l’histoire du monde» ; une croyance chrétienne centrée sur le monde; tandis que «les temps modernes l’ont transformé en un centre anthropologique» ; une croyance chrétienne centrée sur l’homme.
Balthasar a trouvé son inspiration théologique et sa ligne directrice auprès des pères de l'Église, des grands mystiques et des saints. Mais il était également attentif, d'un point du vue théologique, à la littérature de son temps, particulièrement celle du renouveau catholique. Les lieux théologiques qui enrichissent ses principes d’argumentation sont les Écritures Saintes, la tradition, les théologiens et les saints. Sa façon de construire son discours théologique se fait à travers les procédés dialectiques par lesquelles l’ensemble des moyens mis en œuvre en vue de démontrer, réfuter et emporter la conviction.
Le dépassement théologique que Balthasar témoigne à travers ses ouvres théologiques le rend parmi les théologiens européens poste conciliaire de l'absoluité de Dieu. Cette position théologique, alliée au souhait d'une Église ouverte au monde, s'est traduite dans l'esprit du concile Vatican II, dont Hans Urs Von Balthasar fut l'un des principaux pionniers dans les pays de langue allemande. Ce théologien s'est attaché à transmettre l'héritage spirituel occidental. De plus, il a apporté une contribution fondamentale à la théologie, notamment à la christologie et à la patristique. Balthasar se considère parmi les
théologiens du renouveau christologique proposé par Karl Rahner; spécialement en ce qui concerne le développement d’une christologie transcendantale en déduisant les conditions de possibilité en l’homme de la crédibilité du Christ. Schleiermacher présente la christologie comme une fonction de la pieuse conscience. Cependant, Balthasar mentionne que la conscience religieuse est devenue fonction du paradoxe absolu par lequel elle est saisie dans la foi et qu’elle ne peut, en aucune manière, tirer d’elle-même. S’inspirant de Kierkegaard, Balthasar tient à la question de l’être-signe et à la vérification du signe de Dieu dans le monde et dans l’homme. Cependant, Balthasar confirme que le texte de Dieu s’explique lui-même «parce que je peux, il est vrai, apprendre et connaître beaucoup de choses sur lui et aussi de lui et par lui, mais jamais lui-même dans son originalité unique». Balthasar réalise un dépassement théologique de la présentation de la Révélation chez Emil Brunner. Selon Balthasar, la Révélation ne se laisse pas ranger dans une classification par catégories; entre Dieu et l’homme, il s’agit d’une véritable révélation personnelle de soi et non pas d’une révélation catégorisée par une connaissance mutuelle vague et enfermée.
Son dépassement au plan de la méthode théologique, nous le constatons à la question anthropologique, spécialement au statut théologique au fait religieux. Chez Karl Rahner, la dimension religieuse de l’existence est interprétée en termes d’aptitude transcendantale. Chez Karl Barth, on trouve une récusation massive du fait religieux. Tandis que chez Balthasar, on trouve une stratégie conceptuelle de critique et intégration christologique.
Éthique théologique & Accompagnement  
Appartenance Théologique
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